Quel est le meilleur moment pour envisager une chirurgie réparatrice après une perte de poids importante ?
Comme vous l’avez appris en entrant dans le circuit de la chirurgie bariatrique, si une chose est importante, c’est de poser la bonne indication.
Il y a une idée reçue que je souhaiterais démanteler d’emblée. C’est l’idée reçue que 2 ans après la sleeve, vous pourrez forcément faire de la chirurgie réparatrice.
Même si ce timing peut être le bon pour une majorité de patients.es, ce n’est pas une vérité absolue. Deux années est un ordre de grandeur, pour donner une idée des choses. En réalité, la chirurgie réparatrice après amaigrissement, parfois appelée chirurgie de l’obésité ou chirurgie bariatrique, peut être effectuée avant ou après ce délai.
Alors, la chirurgie après sleeve, quand ?
En chirurgie esthétique, on travaille avec la peau. Une peau qui a été soumise à des fluctuations de poids, hormonales, etc. C’est le cas pour une chirurgie réparatrice, comme pour une réduction mammaire après perte de poids.
Souvent, après une perte de poids, la peau perd son pouvoir de rétractation et une partie de son élasticité. C’est la raison pour laquelle il reste un excès cutané au niveau du ventre, des bras, des cuisses, des seins et parfois du visage.
Lorsque le chirurgien esthétique fait une chirurgie réparatrice, il travaille avec l’état de la peau et des tissus à un moment donné.
L’intervention chirurgicale doit donc être pratiquée à un moment ou :
Si la perte de poids n’est pas achevée et qu’il reste de la peau et de la graisse à retrancher (il suffit de se pincer l’excès de peau au niveau des bras ou du ventre, par exemple), le chirurgien plasticien sera limité et ne pourra pas tirer la peau au maximum.
De ce fait, les conséquences peuvent être :
Si le second risque advient, vous pourriez devoir faire deux interventions de chirurgie réparatrice pour le même excédent de peau. Cette seconde chirurgie ne sera cette fois pas prise en charge par la Sécurité Sociale.
En revanche, si la chirurgie est pratiquée au bon moment, le plasticien pourra supprimer l’excédent de peau et pourra tirer sur les tissus pour en retrancher le maximum.
En savoir plus sur la prise en charge de la chirurgie réparatrice par la Sécurité Sociale.
Classiquement, il est retenu qu’il faut avoir un poids stabilisé et un IMC < 30 (indice de masse corporelle).
Un IMC inférieur à 30 signifie que le patient est sorti de l’obésité.
Ce critère permet d’assurer les meilleurs résultats esthétiques en matière de chirurgie réparatrice. Il permet aussi de réduire le risque d’un certain nombre de complications (hématome, phlébite…).
Néanmoins, et seulement au cas par cas, il peut être discuté de pratiquer une chirurgie avec un IMC >30. Cette possibilité s’ouvre aux patients dans l’incapacité de perdre plus de poids et qui ont déjà tout tenté (exercice physique, conseils diététiques, anneau gastrique…). Le résultat esthétique sera, en revanche, inférieur.
Si un projet de grossesse est imminent, il est préférable de reporter l’abdominoplastie après la grossesse.
En effet, la peau du ventre sera soumise à des contraintes avec la grossesse. Ces contraintes peuvent altérer encore la peau (petit tablier, vergetures).
Il est tout à fait possible de faire une plastie abdominale avant une grossesse. Cependant, le résultat de l’abdominoplastie ne pourra être garanti à la suite de la grossesse. Il est fréquent de réaliser une cure de diastasis abdominal pour rapprocher les muscles abdominaux endommagés par la grossesse. Des chirurgies combinées sont également possibles, comme le Mommy Makeover qui consiste à pratiquer en même temps une abdominoplastie et un lifting des seins.
La décision revient donc à la patiente en concertation avec le chirurgien. Si le projet de grossesse est imminent, il sera préférable d’attendre. En revanche, si le projet de grossesse est à moyen ou long terme, il est possible de procéder à l’opération de chirurgie réparatrice.
Par ailleurs, pour effectuer cette chirurgie et être remboursé.e, vous devrez obtenir une entente préalable du Médecin Conseil de la Sécurité Sociale.
S’il y a une chose à retenir, c’est qu’il ne faut pas être trop pressé.e de faire sa chirurgie réparatrice. Le plus important est de la faire au bon moment pour obtenir un résultat et des suites optimales.
Oui, la chirurgie réparatrice après sleeve peut être prise en charge si elle répond à des critères médicaux stricts : l’excès de peau doit provoquer une gêne fonctionnelle (irritations, macérations, douleurs, troubles posturaux) et l’intervention doit faire l’objet d’une demande d’entente préalable validée par le Médecin Conseil de la Sécurité Sociale. Les zones les plus souvent concernées par le remboursement sont le ventre (abdominoplastie), les bras et les cuisses. En revanche, les actes purement esthétiques restent à la charge du patient.
Oui, il est impératif d’arrêter de fumer au moins 6 semaines avant et après une chirurgie réparatrice pour limiter les risques de nécrose cutanée, d’infection et de retard de cicatrisation.
L’arrêt de travail après une chirurgie réparatrice post-sleeve dure en moyenne entre 2 et 4 semaines, mais ce délai dépend de plusieurs facteurs : la zone opérée (abdominoplastie, lifting des bras, des cuisses…), l’ampleur de l’intervention, et surtout la nature de votre activité professionnelle. Un travail physique nécessitera souvent un arrêt plus long qu’un emploi de bureau. En cas de geste combiné ou de complication, cet arrêt peut être prolongé. C’est le chirurgien qui détermine la durée exacte après évaluation postopératoire.
Oui, plusieurs interventions peuvent être combinées, comme une abdominoplastie avec un lifting des bras ou des seins, à condition que l’état de santé le permette.
Non, la chirurgie réparatrice après sleeve n’est pas une technique d’amaigrissement : elle vise uniquement à retirer l’excès de peau résiduel après une perte de poids importante. Le poids retiré lors de l’intervention (peau, parfois un peu de graisse) est modeste, mais le gain est avant tout fonctionnel (mobilité, hygiène) et esthétique (silhouette redessinée, vêtements mieux ajustés). Ce geste complète la transformation amorcée par la chirurgie bariatrique, mais ne remplace pas une hygiène de vie équilibrée.
Le Dr Jérémy Djian, est chirurgien esthétique, installé au 5 square Thiers, proche du rond point Victor Hugo, dans le 16ème arrondissement de Paris.
Il s’est formé à Paris et reste attaché à l’hôpital dans le prestigieux service du Pr Laurent Lantieri.
Bonjour,
J’aimerais savoir si les mutuelles peuvent faire le remboursement des chirurgies non prise en charge par la sécurité sociale ?
Merci pour votre réponse,
Mme A.K.
Bonjour Madame,
La chirurgie esthétique n'est en principe pas couvert par la mutuelle lorsque la CPAM ne prend pas en charge,
Bien à vous,
Dr Djian
Bonjour, j'ai fait une sleeve en 2010 je pesait 150kg et je suis a 96kg et je mesure 1m75 et je ne perds plus Parcontre j'ai un excèdent de peau assez important et j'aimerai y remedier pouvez-vous m'aider ?
Bonjour,
En effet, la peau a un pouvoir de rétractation limitée après une perte de poids rapide et importante.
Il faudrait vous examiner pour évaluer quelles chirurgies réparatrices peuvent être effectuées.
Il existe des honoraires de chirurgie (en partie couvert par la mutuelle),
Bien à vous,
Dr Djian
Bonjour, peux ton faire de la réparatrice en une seule fois?
Je dois me faire les bras les jambes et le ventre après une perte de 38 kilos.
Mon poids est stable depuis 1 an. 78 kilo pour 1.73cm. J'ai 56 ans
Cordialement
Isabelle
Bonsoir Madame,
Les chirurgies combinées sont possibles, néanmoins les 3 chirurgies que vous énoncez, c'est trop.
Il arrive fréquemment de faire ventre et sein ensemble: on appelle cela le Mommy Makeover.
Et plus généralement les bras et les cuisses sont faits séparément.
Bien à vous